Archive pour Mai, 2007

quelques disques…

Posted in pumuckl écoute on Mai 15, 2007 by pumucklblog

Me voila de retour sur blog-art pour me livrer à un exercice dont j’ai un peu perdue l’envie: la chronique de disque… il faut dire qu’il est parfois temps de faire de la musique plutôt que d’en parler. Parlons en quand même, mes petites promenades consommatrices m’ayant offert quelques bonnes et mauvaises surprises discographiques.

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Dans la catégorie bonne surprise, déjà, je retiens le blonde redhead… Ca va finir par être snob d’adorer blonde redhead tellement la critique les encense et le public les renie. mais une fois n’est pas coutûme, je donnerai des cacahuètes à la critique: 23 est magnifique. Les orchestrations ont beau être plus sobres que celles de misery is a butterfly (au revoir les cordes…), elles gardent cette touche de sophistication dans l’arrangement et la composition qui caractérise la personnalité forte du groupe. 23 marque un virage vers plus de légereté avec des chansons quasi discos (silently est un titre merveilleux de ce point de vue)… Un peu comme les pixies, je crois que la force de blonde redhead est de varier les compositions plus que les arrangements, sans pour autant faire des disques bordéliques: certaines chansons appeleraient spontanément des orchestrations discos, d’autres des orchestrations punks… mais les blonde redhead savent renoncer à l’immédiateté au profit  d’une vraie cohérence sonique. Chapeau.

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Autre bonne surprise, year zero de Nine Inch Nails. Pour ce disque, je parlerai bien de réconciliation tant with teeth m’avait laissé à la longue une impression mitigée… Year zero est un disque qui n’aurait sans doute pas surpris les amateurs de NIN s’il était sorti après downward spiral car il marque une sorte de retour aux sources vers l’indus pur et (surtout) dur. Fini la power pop emballée dans du cellophane hardcore (the hands that feeds), fini les chansons rock FM à la sauce electro (every day is exactly the same…), fini aussi ( et c’est plus dommage) les belles compositions calmes comme à la fin de with teeth…  Trent Reznor n’a pas composé, il n’a pas écrit de chansons, il propose un album electro-indus, c’est tout: c’est énergique, colérique…tous les titres sont construits autour de « plans » developpés sur 3 ou 4 minutes… bref, ce n’est pas plus original que ça mais c’est absolument virtuose. Dans la production, avant tout. Il n’y a pas de mots, il nous en met juste plein les oreilles: on fricote avec des sons tous plus bruyants les uns que les autres sans jamais tomber dans le brouhaha… Trent reznor maitrise le bruit et la violence comme on retient ses coups pour prolonger un combat. De plus, je trouve que l’ami Trent a considéralement diversifié son phrasé ( l’invité de marque Saul Williams l’a peut être inspiré…): sa voix me semble plus expressive, plus tonique aussi. God given est un titre sur lequel cette évolution est très nette…

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Sentiment très positif quoique plus nuancé en ce qui concerne let in the light, nouvel album de Shannon Wright. C’est peu dire que j’ai beaucoup écouté over the sun, son précédent disque, produit par Steeve Albini… J’ai donc du mal à ne pas chercher la comparaison entre les deux opus. Ce qui apparait avec évidence à la première écoute (et qui est d’ailleurs souligné par le titre), c’est la couleur plus sereine du nouveau disque: on est bien loin des titres écorchés de over the sun… les compositions et les textes sont bien plus lumineux et la voix est redevenue cristalline. Shannon Wright concilie ainsi les athmosphères apaisée de ses premiers disques avec l’electricité assumée d’over the sun. Je trouve l’album au final très inégal. Certains morceaux sont absolument époustouflant (defy this love en ouverture, en particulier) et d’autres très anecdotiques ( you baffle me et son refrain parachuté…). Surtout, let in the light, choisissant un ton très électrique, ne supporte pas la comparaison avec son prédécesseur d’un point de vue sonique: le mix n’est pas toujours très homogène, il manque de liant dans les passages très péchus…   C’est dommage car certains titres auraient, à mon gout, mérité une production d’une autre nature.

Pour finir, rapidement, une petite et une grosse déception. La petite, c’est le deuxième album d’Arcade Fire. Neon bible n’est pas un mauvais disque, il recèle même un vrai tube (intervention)… Mais, la baudruche a quand même bien dégonflé, on ne retrouve pas la jeunesse, le piquant de funeralNeon bible évoquerait presque parfois Queen dans ses moments les plus pompeux. On a parfois le sentiment que l’album se repète (intervention ressemble quand même comme deux gouttes d’eau à the well and the lighthouse) , qu’il peine à avancer… la reprise de no cars go, qui figurait sur le tout premier EP des canadiens, a du mal à ne pas laisser soupçonner une chute d’inspiration. Enfin, la palme de la grosse déception revient au dernier Grandaddy, acheté avec grand retard…  Just like the fambly cat ne réunit aucune des qualités des précédents albums. On décèle l’ambition de faire un album concept à la manière de sophtware slump, mais la sauce ne prend pas, les chansons se succèdent sans laisser un sentiment de cohérence. Et puis, hormis le single jeez Louise, les chansons ne laissent pas l’impression d’achèvement et de perfection dans l’arrangement  qui s’imposait à l’écoute de Sumday. Pire, la sophistication vire parfois au bordelisme. L’inspiration manque aussi aux textes qui respirent parfois une autosatisfaction et un narcissime (elevate) qui s’accomodent mal avec les constats précédents. Bref, l’album ressemble plus à une compilation de B-sides, comme si Jason Lytle avait vidé les tiroirs pour solder l’histoire. Grandaddy méritait une plus belle conclusion.